“comme indice je vous demande d’imaginer désirer ce que vous ne comprenez pas.”




C’est quoi l’histoire d’Imminent Fantasma et ça veut dire quoi ?
C’est une histoire de grand écart, d’échelle et de voyage métallique.
Il s’agit de passer d’un état à l’autre constamment. C’est plutôt un voyage en dedans, c’est vrai que Immi. est née confinée, pauvre enfant.
Le bijou est ce sur quoi je porte mon attention aujourd’hui. Ou plutôt, c’est le lieu où mes idées convergent. C’est un objet de rassemblement. Une façon de rester civilisée certainement.
Ces deux mots antinomiques que j’ai apposé, je ne peux pas vous l’expliquer, c’est une devinette ! Mais comme indice je vous demande d’imaginer désirer ce que vous ne comprenez pas.

Tu nous expliques ta façon de travailler ?
Je travaille à Paris où j'imagine et écris les histoires. Je dessine les modèles et réalise les maquettes, puis je les envoie dans notre atelier parisien. Chaque étape de fabrication en sont désormais réalisé à Paris. De l'impression 3D en cire, à son moulage, la fonte des métaux précieux, reprise de fonte,  polissage. Je travaille également avec deux supers bijoutiers parisiens et une Maison de dorure traditionnelle parisienne.
J'aime bien utiliser ces deux technologies ensemble. L’impression 3D et la fonte à cire perdue. L’une, ancestrale, aurait été découverte il y a environ 6000 ans au cours de missions archéologiques du site de Mehrgarh au Pakistan. Une amulette en cuivre en forme de roue aurait alors déjà été conçue grâce au système de fonte à cire perdue. L’autre technologie est inventée dans les années 60 comme « machine à répliquer » par l’écrivain de science-fiction Arthur C. Clarke. Il évoque une machine qui allait répliquer les objets comme on imprimait des livres. Elle est également imaginée par le professeur Tournesol en photocopieuse tridimensionnelle dans Tintin et le lac aux requins, afin de dupliquer des œuvres d’arts volées.


Quelle nourriture donnes-tu pour faire naître des bijoux ?
Ils aiment bien vibrer métal-électronique, Goth-rock, Dream pop, Punk des années 70 bien sûr ^^ Puis on calme le jeu  avec Isao Tomita, et son ami Debussy, Gonzales, Callas, Stravinsky. Il faut un peu « d’eau fraîche », quelques insomnies et France culcul station 93.5 MHz tôt le matin dans les oreilles.

Beaucoup m'influencent. Mes proches, ceux que j’aime ceux que je n’aime pas, la lumière dans la nuit, Camille de Toledo, Ammoniacal, Le Grand Tour, Brautigan, Artaud, les musiques d'ascenseur, le mont analogue, les documentaires animaliers, les  films tragi-comiques de Park Chan-wook, longue liste de films tragique, longue liste de films secrets, liste courte mais rigoureuse de comédie…
Les formes m’apparaissent assez rapidement, après il y à le temps des doutes. Mais les formes je les connais depuis longtemps. J’en ai des tonnes de dessinées qui dorment encore. J’en dessine une qui exprime ce premier jet idéelle, puis de façon empirique je duplique et modifie jusqu'à ce que ce soit juste, portable, confortable, que ça devienne du sens, il faut que ça capte bien la lumière et que ça m'éprouve surtout.

Peux-tu décrire ton travail en quelques mots ?

Artisanal, traduction, archétypal, symbolique, intimité, émotif, bling-bling, poésie, résistance, voix, sensuel, religion, contradiction,  linguistique,  catharsis,  Amours, …

Tu t'occupes de tout dans ce travail, de la recherche, à la direction artistique, au design, à l’organisation de shootings, d’expositions,  de ta relation client, c’est tout ? Comment fais-tu ?
Il y à certainement un nominatif plus approprié pour parler de cette pathologie, peut-être non loin d’une forme de “schizophrénie consciente et collective”, il me semble que nous sommes de plus en plus à pratiquer cette façon de travailler. 
Mon expérience à l’école Boulle m’a enseigné la construction de pièce d’exception, qui souvent demande les savoirs de plusieurs corps de métiers associés. Le dessinateurs, le maquettiste, le modélisateur, Le gemmologue, Le bijoutier, Le sertisseur, Le polisseur.
Il doit procéder méticuleusement par étape, manipulant des matériaux et pierres précieuses de façon délicate et forte à la fois afin d’obtenir un résultat convainquant qui dure dans le temps. De même que dans la mise en scène, (j’ai travaillé auprès de scénographes d’Opéra, pour Chanel, commissaire d’exposition et metteur en scène auparavent) chacun à son rôle, je me permet juste d'en jouer plus qu'un, tant bien que mal, à mon rythme. Je suis très heureuse aujourd'hui car une petite équipe de précieux amis très talentueux se forme tout doucement et me soutient dans cette manoeuvre. 









Pauline a étudié les arts et techniques de la joaillerie à l'école Boulle à Paris où elle s'est formée pour les plus grandes maisons de haute joaillerie.
Après un stage à la Place Vendôme où elle dessine des pièces d'exceptions auprès de Claire Choisne, elle est reçu à l'école des Arts Décoratifs de Strasbourg. Elle développera une réflexion à travers la mise en scène d'objets à une toute autre échelle. Ces dispositifs sont comme des poèmes ouverts matérialisés.


Après quelques années à travailler auprès de scénographes d’Opéra comme Antoine Fontaine,  auprès de la commissaire d’exposition Pia Viewing au Jeu de Paume ou pour Karl Lagierfield à dessiner les décors des défilés Chanel au Grand Palais auprès de Stefan Lubrina elle décide de développer son propre studio de bijoux Imminent Fantasma.



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